nostalgie
Peut-être suis-je triste de ne plus avoir de jardin.
J'aimais par dessus tout regarder pousser les plantes, laisser les clématites grimper aux arbres, observer les ophrys abeille et autres orchidées, tailler les haies en veillant à laisser le rosier de la voisine retomber par dessus : au mois de juin il me régalait de ses pompons rose foncé. Le brin d'estragon qui ressortait de terre au printemps me procurait un bonheur incomparable, les violettes et les jonquilles aussi.
J'avais planté de nombreux rosiers*, dont certains sont morts et d'autres ont prospéré.
Les plantes ont parfois besoin de trois ans au moins pour s'installer. Ainsi avais-je planté un rosier anglais nommé Abraham Darby, aux fleurs généreuses, légèrement orangées, et parfumées. Il était magnifique, fleurissait du printemps jusqu'à Noël, et faisait ma joie, même encore lorsque je passais devant.
On l'a arraché. Apercevoir sa place vide (il a été remplacé par un misérable conifère nain) me rend triste.
Sur mon balcon, je cultive autant de plantes que possible, je pousse la tendre linaire ou "ruine de Rome", douce sauvageonne, à envahir mes pots.
Parfois, je me demande où est ma fille : elle joue...au jardin.
*souvenir de Marcel Proust, Colette, parure d'or, Pimprenelle, Kiftsgate, Madame Alfred Carriere, Goldenwinf, Royalgold, heritage, Abraham darby, Opalia, Queen Elisabeth, Papa Meilland, Pierre de Ronsard, Ghislaine de Féligonde, Mozart, American Pillar, Emera, Sevillane, Albertine, et sans doute ai-je oublié les autres...