heure de printemps

26 mars 2006

Merci à Bonbonze, qui, dans sa niouzeletter gratinée, prend soin de nous rappeler le passage à l'heure d'été.(Mais ça c'est dans les messages privés, hein...)

les massifs de Colomiers

Voilà trente ans que nous sacrifions à cette coutume saisonnière, avec les traditionnelles interrogations sur l'avance et le retard, l'heure de plus qu'hier mais de moins que demain. Il se trouve toujours une personne bien intentionnée dans ma famille ou parmi mes amis, pour me téléphoner, sans doute ai-je l'air d'une étourdie, et me rappeler que je dois avancer ou retarder l'heure de mon réveil.

Je possède deux pendules : une à la cuisine qui chante toutes les heures, une pendulette bleue dans la salle de bains, et mon réveil qui sonne comme les oiseaux, plus l'heure sur mon téléphone mobile, au cadran de ma voiture, sur la chaîne, et j'allais oublier le magnétoscope, car, je n'ai pas la télé, mais je possède depuis peu un magnétoscope de récup.

branche de prunellier, forêt de Bouconne

Alors je me projette trente ans en arrière : ma meilleure amie se fiançait, ma soeur se mariait, et l'on passait à l'heure d'été.

Bouleversement chez mes parents : à la campagne, la moitié des gens vivaient encore à l'heure solaire, la vraie, ce qui occasionnait de nombreux débats sur l'heure des rendez-vous, à laquelle on devait toujours adjoindre "solaire" ou "légale". Mon père ne manquait pas de rappeler que le méridien de Greenwich passait à quelques kilomètres (à Gabarret dans les Landes). Les poules n'avaient pas la grippe à l'époque et ne connaissaient que l'heure du soleil.

Il fallut choisir entre trois possibilités :

garder l'heure solaire, mais en adoptant l'heure d'été, qui deviendrait alors l'ancienne heure légale
garder l'heure solaire et avoir en permanence deux heures de retard sur le reste du pays
adopter l'heure légale de tout le monde

Après discussions ma mère décida que l'on serait en phase avec le reste du monde, et on adopta, sans autre forme de procès l'heure d'été et l'heure d'hiver légales.

Ce jour-là, j'ai eu l'impression que chez les irréductibles Gaulois du fond de la Gascogne, quelque chose d'indéfinissable se perdait à jamais...