Petits noms pseudonymes
"Le choix d'un pseudo rélève d'un processus psychanalytique complexe": phrase assez absconse devenue une private joke entre petits copains de Frivoli pour une raison que je tairai ici.
Quid du choix d'un prénom ?
Si j'avais été le petit frère attendu, je me serais prénommé Louis. Ma mère a choisi un prénom féminin après avoir lu un roman très romantique. Mon père, maire du village, a applaudi, séduit par son caractère républicain ; il aurait aimé qu'en place de bonnets tricotés avec dentelles et rubans on m'affublât d'un bonnet phrygien à cocarde.
Le curé qui m'a baptisée a scindé en deux ce prénom pas assez catholique à son goût. L'évêque qui m'a confirmée a hésité un instant avant de déposer sa main sur ma joue et coupé court avant le "Anne", me racourcissant en Marie.
J'ai aimé (à l'âge de dix ans lorsqu'on se cherche un surnom secret) le lire à l'envers, appréciant la consonnance un peu peu orientale du palindrome.
Je l'abrège souvent en Enn', mais c'est plutôt d'amour qu'il s'agit.
"Réputée virtuose de la contradiction interne", c'est une caractéristique indiquée sur l'un des nombreux sites dédiés à l'astrologie et aux significations des prénoms ; celle-là me fait sourire, et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas virtuose qu'en contradiction interne.