L'un chante l'autre pas

Je viens de voir "l'homme de sa vie" de Zabou Breitman.
 J'avais beaucoup aimé "Se souvenir des belles choses", celui-ci me laisse une impression mitigée.

 Ingrédients classiques : une belle maison de vacances en pierre, une grande famille, des enfants, des ballons, de l'eau, et un voisin, qui évoque le mystérieux  "Gatsby le magnifique" de Scott Fitzgerald. De très jolies images, comme je les aime : le jeu du soleil sur une tapisserie fânée, des éclats de peinture sur un volet bancal, des tronc noueux et des feuillages un brin inquiétants, une piscine en basalte,   des couleurs bien choisies : souci esthétique.  
Mais ça ne suffit pas. Comme dans une tragédie le rideau de mousseline flotte incessamment dans cette maison, comme pour nous dire "Il va se passer quelque chose". Des flash back sur la "scène primitive" de la rencontre. Evidemment pour se mettre au goût du jour, le voisin ne séduira pas la femme mais l'homme. Une attirance que l'on sent monter tout le long, mais, malgré les efforts de sensualité (assez froide...) : gros plan sur des fragments de peau, goutte de sang, et nombreux autres détails, on n'est pas vraiment touché.  
Des visions oniriques. Le décor de la maison du voisin étonnant et intéressant, avec son plancher de verre qui laisse croire que l'éphèbe allongé dessus flotte en impesanteur, des reflets de lettres sur des murs qui composent des mots en fonction de l'heure du jour.  
La femme délaissée par le désir de son mari a ses crises d'hystérie, le mari courageux décide d'aller vers son destin mais jure à son fils endormi de revenir.
Le tableau ne serait pas complet sans le père mourant du SIDA et la rédemption finale.
Pas de quoi fouetter un chat.
Quoi ? Je suis méchante ce matin ?
Ah oui, Charles Berling est un plaisir pour les yeux à lui tout seul. Rayonnant. 

PS : je déplore que les bandes annonces nous enlèvent toute la surprise d'un film. Enfin, je ne l'avais pas vue...