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Les caprices d'Ennairam
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2 juin 2010

Peigner la girafe

Des pistes ont-il dit ! Cela  m'évoquerait plutôt quelque chose de positif,  une histoire de jeu de piste où l'on gagnerait quelque chose à la fin. Vous connaissez tous le gâteau au chocolat dont on coupe un petit morceau pour le gouter, puis une autre, savamment, en pensant que cela ne se verra pas : il arrive un moment où il est trop tard, on a dépassé le seuil décent et il ne reste plus qu'à tout manger !

Il y a déjà eu des coupes sombres et presque invisibles dans l'éducation nationale.

Le baccalauréat professionnel en trois ans par exemple : sous couvert d'assurer aux élèves de lycée professionnel une formation similaire à ceux des élèves de lycée général, on supprime le BEP en deux ans et le bac pro en deux ans, et on remplace les deux par un bac pro trois ans, on économise une année, il suffisait d'y penser. Ne me demandez pas ce que deviennent les élèves trop faibles pour entrer en bac pro et si le niveau professionnel et général est le même après trois ans de formation qu'après quatre, si les élèves sont plus motivés par une échéance à trois ans que par une échéance plus concrète à deux ans.
Par la même occasion, on en arrivera à supprimer les baccalauréats technologiques qui sont amenés à faire double emploi : encore une économie.
Les parents sont contents, leurs enfants entrent en seconde en lycée professionnel et ont un bac à la fin "comme les autres". Il ne faut pas exagérer tout de même, les examens coutent cher, donc la plus grande partie des épreuves se passe en cécéeffe : contrôle en cours de formation. Finies les grand-messes initiatiques du "passe ton bac d'abord", chaque professeur (hormis dans quelques matières épargnées) organise ses sessions d'évaluation, avec ses sujets, rédige et distribue ses convocations, corrige ses copies et donne ses notes sur le serveur académique. Substantielle économie.

La formation des professeurs : recrutés à bac plus cinq, ils seront livrés au terrain à temps complet dès la première année. Pensez donc, autrefois on leur faisait assurer six heures de cours par semaine et on leur prodiguait une formation pédagogique le reste du temps, quel gaspillage !

Je passerai sur bien d'autres mesures comme la suppression du personnel d'encadrement quand on ne remplace pas les retraités. A quoi cela sert-il qu'il y ait des adultes dans un établissement scolaire à l'heure des caméras de surveillance ?

La dernière piste entrée en scène cette semaine est l'augmentation des effectifs. Un élève de plus par classe, cela ne se verra presque pas et permettra d'économiser plusieurs milliers de postes d'enseignants, c'est mathématique. Argument choc des mauvais commerciaux : "un euro par jour dans une soucoupe ma bonne dame pour acheter toute mon encyclopédie vous ne vous en apercevrez même pas".

Un élève de plus en primaire bien sur car au collège et au lycée, ne lésinons pas, on peut serrer davantage, les professeurs y arriveront, et cela n'aura aucune conséquence.

Je reviendrai sur le sujet, j'ai d'autres chats à fouetter à l'heure qu'il est, mais je voudrais exprimer ma colère devant ces annonces alors que l'on venait de se glorifier de l'organisation de l'euro 2016 qui coutera 1,7 milliard d'euros. J'ai cru à une hallucination auditive en entendant "celui qu'on nomme grand" proclamer que la solution à la crise c'est le sport et dans le sport, ce qu'il y a de mieux c'est le foot (le foot professionnel s'entend, avec ses salaires indécents et ses nombreuses dérives).

C'est le mammouth que l'on dégraisse...






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Commentaires
E
oui, parce que "Enn' ronchonne" me paraissait un peu faible ...
L
Tu me fais concurrence là !
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