le poil hérissé
J'entends proférer tellement d'âneries en écoutant la radio nationale, que je ne saurais trop vous recommander, si parfois, comme moi, vous vous sentez handicapé du raisonnement, de lire ou relire le petit cours d'autodéfense intellectuelle.
Y sont répertoriés les principaux paralogismes (raisonnements invalides) ou sophismes (les mêmes, commis intentionnellement). Les autres chapitres sont intéressants aussi.
J'aime bien les listes, je dresse donc celle des principaux paralogismes :
- inconsistance (énoncé à interprétations multiples)
- dénoter/connoter (aspect émotionnel de la connotation)
- affirmation du conséquent
- négation de l'antécédent
- faux dilemme (choix forcé avec une seule option acceptable)
- généralisation hâtive (l'échantillon est-il représentatif ?)
- hareng fumé (traiter d'un autre sujet sans en avoir l'air)
- argumentum ad hominem (détourner l'attention, de la thèse vers les caractéristiques de la personne qui l'a émise)*
- appel à l'autorité (celle de l'expert en quelque chose utilisée dans un autre domaine !)
- pétition de principe (supposer dans les prémisses ce que l'on veut obtenir en conclusion)
- post hoc ergo procter hoc (prendre la corrélation pour une cause)
- ad populum (appel à la foule : si tout le monde le croit, c'est vrai)
- paralogisme de composition et de division (manière erronée de raisonner sur les parties et le tout)
- appel à l'ignorance (puisqu'on ne peut pas montrer que c'est faux, c'est vrai !)
- pente glissante (effet domino, entrainant des catastrophes)
- écran de fumée (jargon)
- homme de paille (version affaiblie d'un raisonnement)
- appel à la pitié (invocation illégitime de circonstances)
- appel à la peur (...)
- fausse analogie
- suppression de données pertinentes (ne retenir que les exemples qui confirment ses hypothèses préférées)
Je pense avoir déjà écrit ce billet, mais ce n'est pas grave. Quant au livre, je reconnais qu'il dépare un eu dans une bibliothèque, avec les mêmes habits que la collection "pour les NULS".
*l'argumentum ad hominem avait été grossièrement, utilisé par N.S. contre S.R., pendant le débat : au lieu de répondreà ses questions, il avait souligné qu'elle se mettait en colère et qu'elle perdait son sang froid, ce qui n'était guère admissible pour un futur chef d'état.