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Les caprices d'Ennairam
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23 novembre 2008

A l'ego toute ! *

P1000897
photo : Marco H, 2 août 2008 vers 16h

En feuilletant les photos de l'été, je tombe sur celle-ci.
Pourquoi aime-t-on une image plutôt qu'une autre ?
Parce qu'elle est compatible avec celle que l'on rencontre dans le miroir ? (confrontation qui ne se fait pas sans une certaine préparation, on se compose un visage acceptable, un peu comme on  recoifferait sa crinière, la nuit, avant de voler au secours de l'enfant qui a fait un cauchemar, pour ne pas l'effrayer davantage avec sa tête de loup).

Dans la photographie arrive un tiers, celui-qui nous éloigne de ce face-à-face, celui qui nous voit et nous montre une image de nous, celui aussi qui va voir une image de nous donnée par quelqu'un d'autre ou par soi-même dans le cas de l'autoportrait.

Tiens, c'est comme cela qu'on me voit ?

C'est au refuge d'Anterne à 2OOO m, face au Mont-Blanc, il y a encore un peu de soleil, l'air est frais, mon téléphone portable est à portée de main car je m'assure que tout est prêt pour le départ de ma fille en colonie de vacances le lendemain (hélas les Alpes, davantage que les Pyrénées, sont équipées d'antennes, l'on y croise souvent des randonneurs en grande discussion d'affaires et les mères de familles inquiètes conservent leur cordon ombilical), et le Lumix de ma sœur tout proche.

Cette image me ramène au souvenir d'enfance de ma sœur écrivant devant la fenêtre, activité mystérieuse que je me suis efforcée d'imiter, dès que j'ai su tenir un crayon, en traçant sur le papier des kilomètres de vagues.
Ma mère écrivait, debout devant le buffet, des lettres, des listes, des recettes, des notes dans un carnet, avec un stylo-plume à pompe Bayard marbré noir et marron. Mon père tapait ses lettres et divers documents à la machine, touches rondes cerclées de métal, avec deux doigts ;  il utilisait aussi des stylos Bic bleus avec un petit bouton transparent sur le côté pour faire rentrer ou sortir la pointe. J'ai peu vu mon frère écrire, il avait quitté la maison déjà, et on lisait ses lettres à haute voix après le passage du facteur le matin, religieusement. Elles débutaient par "Chers tous". Nous nous étonnions des bulles qu'il plaçait sur les i en guise de point, était-ce une référence à son amour de la mer et des poissons ? Il me tardait un peu de m'éloigner pour pouvoir moi aussi écrire des lettres qui seraient lues  le matin.

J'ai connu très vite l'éloignement et j'ai nourri la solitude des soirées d'internat par les livres et par l'écriture et la lecture de très nombreuses lettres. Ce plaisir épistolaire continue aujourd'hui avec les blogs, d'ailleurs je pourrais  commencer mes billets par "Chers tous"  ou "Chers vous" ...

mont_blanc.

Hormis les touches douces et carrées de mon VAIO, j'utilise pour écrire toutes sortes de stylos, ici un Pilot 0,5. J'aime bien les simples Bic jaunes, les crayons à papier, les stylos blancs sur fond coloré, et je suis fidèle depuis dix-huit ans au Mont-Blanc qui tache mes doigts, dont je remplis le réservoir d'encre couleur pain d'épices.

*Titre librement inspiré de Tonino Benacquista

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Commentaires
E
Je ne me vois pas et les photos ont été prises par deux personnes différentes. Je pense que c'ets une attitide que j'adopte souvent. Les autres façons dont d'autres photographes me voient, je ne les posterai probablement pas sur le blog !
G
Trés jolie billet, je trouve. C'est marrant cette similitude entre la photo prise face au Mont Blanc, et la photo en haut de ton blogue. Même profils, atitude relativement similaire ... Est ce ainsi que tu te voit ? ;-)
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