Divers d'été

22 août 2007

Je suis partie cinq jours sans appareil photographique.

En début d'été, j'avais eu la vague tentation de chercher un ashram où passer une semaine méditative, mais la motivation n'était pas assez forte.

Vendredi soir, je trouve une place pour ma tente en bord de mer, entre quatre pins malingres couchés par la Tramontane, une rangée de cailloux et de rochers, et la tente rouge de Gégé. La soixantaine avancée, Gégé arrive de Paris sur sa mobylette Motobécane (il a parcouru le Maghreb en mobylette lorsqu'il était plus jeune), et campe avec Riri, à l'accent de Pontoise. J'ai dû demander à Riri et Gégé, habitués du lieu, si mon frêle abri ne risquait pas de s'envoler dans la tempête menaçante. Ils m'ont aidée à l'arrimer avec force cailloux et en enroulant les cordes autour des arbres. Je leur demande ce qu'ils font là et ils me répondent qu'ils sont en vacances : j'ai des questions stupides.

La nuit est courte, ponctuée par des rafales de vent force dix et les ronflements force sept de Gégé.

Au matin, ils demandent à visiter ma datcha car ils n'en ont encore jamais vu de ce modèle. Ravie je leur fais les honneurs du véhicule (qui a un succès fou -elle-) où s'entassent casseroles, poêle, palmes, tubas, frisbee, ballon, prospectus. Riri achèterait bien la berline dont les places arrières sont plus spacieuses. Gégé fait une moue laissant entendre que rien ne vaut sa bonne vieille mob.

De nombreux jeunes hommes gracieux arpentent lentement le terrain de camping. Ils portent tous un pyjama ample seyant, marron ou gris, et le crane rasé ; blonds, bruns, les yeux bridés ou non. Silencieux, ils sont concentrés sur le pot de yaourt ou la tranche de pastèque qu'ils transportent religieusement. J'aperçois quelques T-shirts bariolés sous les tuniques. Je suis au milieu d'un campement bouddhiste. Riri confirme : il s'agit d'un regroupement inernational, leur camp de base est dans ce terrain, et ils méditent dans un local de la ville.

"Si tu ne vas pas à l'ashram, l'ashram viendra à toi".